8. Quand le cerveau de l'autrice pense en arborescence : coulisses d’une créativité pas toujours linéaire.
- Mila Blackwater

- 14 nov.
- 3 min de lecture
Il y a une phrase que ma sœur m’a dite récemment :
« Tu comprends vite, mais faut t’expliquer longtemps ! »

J’ai ri… et j’ai réalisé que c’était exactement ça !
Ce n’est pas de la lenteur, ni de l’impatience : c’est un mode de pensée particulier que beaucoup d’auteurs connaissent sans toujours le nommer.
Aujourd’hui, j’avais envie de vous emmener dans les coulisses d’un fonctionnement cognitif souvent discret, mais profondément lié à la créativité :
➡️ la pensée rapide, associative, non linéaire.
Je n’ai rien à cacher là-dessus — au contraire, je trouve ça passionnant. Et si vous écrivez aussi, il est possible que vous vous y retrouviez…
Le cerveau « en arborescence » : un moteur de création.
Certaines personnes pensent “en ligne droite” : A → B → C. D’autres, comme beaucoup d’auteurs, pensent en arborescence, voire en constellation.
Ça donne quelque chose comme :
A → souvenir → idée d’un personnage → scène → question existentielle → humour → B → illumination.
Résultat :
✨ La compréhension d’une idée profonde est ultra-rapide.
✨ Mais les explications trop détaillées ou trop lentes… ne collent pas avec ce profil.
Ce n’est pas un bug. C’est un style cognitif. Et il est extraordinairement utile en écriture.
Pourquoi ce mode de pensée fait exploser la créativité ?
Parce qu’il fonctionne en arborescence : Chaque phrase, chaque petite image peut déclencher :
✔️une scène entière,
✔️un personnage,
✔️une émotion,
✔️un twist,
✔️un thème entier de roman.
Ce type de cerveau :
✔️Capte les nuances émotionnelles en un clin d’œil.
✔️Voit des liens que d’autres ne voient pas.
✔️Analyse une situation de manière intuitive.
✔️Anticipe ou devine la suite naturellement.
✔️Génère des idées en cascade.
C’est littéralement le moteur parfait pour :
✔️le cosy mystery,
✔️le feel-good,
✔️les univers riches,
✔️les dialogues rapides,
✔️les intrigues pleines de connexions subtiles.
Les personnages, les ambiances, les sous-textes : tout circule plus vite.
La force et la faille : un cerveau génial… mais fatigable
Cette vitesse interne, cette richesse d’associations, c’est un cadeau pour écrire. Mais c’est aussi, soyons honnêtes, épuisant dans certaines tâches :
relecture interminable ? → bonjour la fatigue.
participes passés et conditionnels ? → à force, ça floute.
tâches répétitives ? → déconnexion immédiate.
Le cerveau créatif aime la complexité, le sens, les connexions. Ce qu’il n’aime pas : la monotonie. Ce n’est pas un manque de compétence. C’est une question d’énergie cognitive.
Et quand le moteur interne tourne plus vite que la route extérieure… Disons que les “ralentisseurs” du quotidien peuvent me fatiguer.
Petite parenthèse : quand le monde va moins vite que moi.
Je pourrais résumer cette partie ainsi :
👉 ce n’est pas que les gens m’ennuient, c’est que mon cerveau décroche quand il n’y a plus rien à analyser.
Fin. Pas besoin d’en faire un drame ou une théorie sur l’humanité.
Cette fatigue n’a rien d’arrogant : elle vient du même endroit que l’inspiration fulgurante et les chapitres qu’on écrit d’une traite.
C’est la contrepartie d’un cerveau qui réfléchit en zigzag, en accéléré, en profondeur.
Et ce fonctionnement, loin d’être un handicap, est souvent ce qui donne un style, une voix, une plume.
Conclusion : un cerveau atypique… et une autrice qui en rit beaucoup
Je partage ça ici parce que c’est drôle, libérateur, et que ça fait partie de mes coulisses. Je suis persuadée que beaucoup d’auteurs, de créatifs, d’artistes fonctionnent pareil, chacun à sa façon.
Ce n’est pas un problème à corriger. C’est un outil à comprendre.
J’aime ce fonctionnement : il me surprend, il me fatigue parfois, mais surtout : il écrit avec moi.

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